Het aantal gedwongen huwelijken in Brussel wordt overschat. Tot die conclusie komen enkele onderzoekers van de ULB die een grondige studie van het fenomeen maakten. Minister van Binnenlandse Zaken Joëlle Milquet en Brussels staatssecretaris van Gelijke Kansen Bruno De Lille reageren tevreden, maar willen blijven inzetten op preventie.
De onderzoekers gingen te rade bij politie en parket, maar vonden daar nauwelijks een spoor van gedwongen huwelijken. Daarom trokken ze naar de organisaties die zich onder meer bezighouden met de opvang van slachtoffers. “Het gros van de organisaties schat het aantal gedwongen huwelijken momenteel op ongeveer vijf per jaar. Eén organisatie houdt het op tien per jaar”, stellen de wetenschappers in hun conclusie. “Het aantal blijft dus ver onder een procent van het totale aantal huwelijken in Brussel.” De Lille en Milquet zijn tevreden met die opmerkelijk positieve conclusie. “Deze cijfers bevestigen niet wat we bij aanvang dachten”, geeft De Lille aan. “We moeten wel attent blijven voor de gevallen die onder de radar blijven.” Milquet wil er alles aan doen om het fenomeen binnen de perken te houden. “De gevangenisstraffen en de boetes werden dit jaar al verhoogd”, zegt ze. “De straf kan nu oplopen tot vijf jaar en de strafrechter kan voortaan ook een huwelijk ontbinden.” De Brusselse staatssecretaris belooft ook de ambtenaren van de burgerlijke stand een betere opleiding te geven. “Die hebben op dit moment niet de instrumenten ter beschikking om een gedwongen huwelijk te detecteren”, geeft hij toe.
(Belga)
Le mariage forcé est un phénomène peu répandu et hautement surestimé par les médias et le politique, mais il nécessite une formation accrue des fonctionnaires de l’Etat civil et autres institutions officielles, peu outillés pour dépister les cas, ressort-il d’une étude universitaire présentée lundi à Bruxelles. “Par rapport à la médiatisation qui en est faite – récemment encore à travers l’affaire Sadia Sheikh (cette jeune femme assassinée par sa famille parce qu’elle refusait un mariage arrangé, ndlr) -, nous avons constaté que les mariages forcés sont bien plus marginaux que ce l’on pouvait craindre”, a affirmé le sociologue Andrea Rea (ULB). Avec la chercheure Nawal Bensaid (ULB), il a étudié les statistiques officielles – communes, parquet, police – et rencontré les associations du secteur en Région bruxelloise, à la demande de la ministre fédérale Joëlle Milquet et du secrétaire d’Etat bruxellois Bruno De Lille, tous deux en charge de l’Egalité des chances. Ils ont constaté que les chiffres repris dans les registres des institutions étaient “très faibles”, de l’ordre d’un cas ou deux par an. Ceux des associations sont un peu plus importants – le double – tout en restant “très limités”. Et si l’existence d’un chiffre noir est certaine, il ne devrait pas faire exploser les statistiques, estiment les sociologues. “Ce n’est pas un phénomène inquiétant, même si chaque cas est dramatique”, conclut Nawal Bensaid, qui ne préconise dès lors aucune mesure dispendieuse. “Il faut maintenir et renforcer les mesures actuelles de prévention, de sensibilisation et d’information”. A Bruxelles, les fonctionnaires d’Etat civil, qui s’entretiennent avec les candidats au mariage avant de sceller leur union, recevront une formation spécifique à l’automne prochain pour détecter d’éventuels indices de mariage forcé. “En l’absence quasi-générale de sensibilisation du personnel institutionnel, il est extrêmement difficile de dépister” les cas, ont en effet noté les universitaires. Les associations continueront à être soutenues, a assuré Bruno De Lille, et un vade-mecum des droits et des bonnes pratiques pour réagir à cette violence intrafamiliale sera élaboré. Au niveau légal, la lutte contre les mariages et la cohabitation de complaisance a récemment été renforcée. Les juges du pénal peuvent notamment annuler un mariage ou un contrat de cohabitation – compétence civile – s’ils constatent un cas en traitant un dossier, a rappelé Mme Milquet, qui plaide également pour la généralisation des cellules d’enquête sur les mariages de complaisance dans les grandes villes.
(Belga)