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S’appuyant sur des expériences déjà menées à l’étranger, le député régional Bruno De Lille (Groen) propose que l’on étudie la possibilité de transporter des marchandises sur le réseau de la Stib. Le ministre bruxellois de la Mobilité Pascal Smet (sp.a) estime que les obstacles sont nombreux.

Et si les transports en commun servaient aussi à transporter des marchandises en dehors des heures de pointe afin de réduire la congestion automobile en Région bruxelloise ? C’est la proposition émise par le député régional Bruno De Lille (Groen) qui s’appuie sur des expériences similaires déjà menées à l’étranger.

« Dans certaines villes comme Dresde et Zurich, des wagons de marchandises séparés ont été mis sur les rails. À Zurich, il s’agit de vieux tramways réaménagés qui transportent des déchets électroniques de certains points de collecte vers un centre de recyclage situé en dehors de la ville. Ils étudient et élaborent également de telles initiatives à Amsterdam, Luxembourg et Toronto » , énumère l’écologiste.

Selon les chiffres fournis par Brussels Studies, le transport de marchandises représente 14 % du trafic bruxellois. « L’utilisation des transports publics pour le transport de certaines marchandises pourrait être une solution à Bruxelles. Dans le jargon, cela s’appelle « Freight on Transit ». En dehors des heures de pointe, les métros et les tramways sont souvent sous-utilisés, de sorte que l’on peut réserver un certain espace pour le fret. Cela nécessite bien entendu un certain nombre d’ajustements et d’accords » , explique Bruno De Lille.

Toujours selon Brussels Studies, le transport de marchandises contribue fortement à la pollution atmosphérique en étant responsable de 41 % des particules fines émises par l’ensemble du trafic bruxellois. La congestion impacte également les entreprises dépendantes de fournisseurs qui peinent à estimer certains délais de livraison, ajoute Bruno De Lille. « Par conséquent, si nous nous concentrons sur le transport de marchandises, nous pouvons réduire la congestion routière d’un seul coup, donner plus d’espace aux résidents, lutter contre la pollution de l’air et améliorer la situation économique des entrepreneurs. »

Le parlementaire régional estime que le dispositif mériterait dès lors d’être étudié voire testé à Bruxelles. « C’est un projet proposé par Sumy, une firme spécialisée dans le transport écologique. En heures de pointe, c’est impossible, mais les trams qui circulent en soirée pourraient avoir un wagon réservé au transport de marchandises. Ce n’est pas une solution miracle mais cela pourrait venir en complément des centres de distribution urbaine afin de diminuer la pression causée par les livraisons. »

De nombreux freins sont cependant évoqués par le ministre bruxellois de la Mobilité. Par exemple, le chargement et le déchargement de marchandises sur des quais ordinaires entraîneraient des pertes de temps et il serait potentiellement dangereux de combiner cette activité avec le transport de voyageurs. Il faudrait également examiner si la surcharge des tramways de fret n’a pas de conséquences sur l’état des voiries et ponts. « C’est une bonne idée mais difficile à réaliser. Ce n’est donc pas une priorité » , conclut Pascal Smet (sp.a).

Dit artikel verscheen op 6 februari 2018 in La Capitale.