dag3_highres_delille__174Bruno De Lille: «Donner la priorité à la voiture fait partie du passé»
Le secrétaire d’État bruxellois à la Mobilité Bruno De Lille (Groen) a répondu à vos questions sur la mobilité à Bruxelles.

 

Pour beaucoup d’internautes, les principaux problèmes sont liés à des thèmes récurrents : la sécurité (notamment pour les cyclistes), l’inefficacité des lignes SNCB ainsi que le manque de métros et de RER, les travaux trop nombreux et le manque de parking gratuits près des stations de métro et tram.

 

 

Vélo VS voiture

Face aux problèmes de bouchons en voiture et autres aléas propres aux transports en communs, de nombreux Bruxellois privilégient le déplacement à vélo. Celui-ci n’est pourtant pas sans risques, comme le souligne un internaute qui opte pour des pistes cyclables plus protégées. Pour le ministre bruxellois, obliger les cyclistes à porter des protections et accessoires spécifiques lors de leurs déplacements à vélo pourrait être perçu comme une contrainte. Il souhaite améliorer la visibilité et réduire la vitesse moyenne à Bruxelles pour protéger les cyclistes mais souligne : « Il ne revient pas au cycliste de s’adapter mais bien aux usagers plus forts de s’adapter. » Quant à ceux qui estiment qu’investir dans les deux-roues dans un pays où la météo y est défavorable la moitié de l’année, le ministre rappelle qu’à Copenhague, 38 % des déplacements se font à vélo, « même s’il y fait souvent très froid ».

En ce qui concerne la voiture, le secrétaire d’État Groen ne se dit pas contre son usage mais simplement pour une réduction du trafic automobile. Idéalement, une réduction de 20 % permettrait une meilleure fluidité pour ceux qui n’ont pas d’autre choix que de prendre la voiture, dit-il. Le gros problème reste le nombre insuffisant de parkings près des points stratégiques tels que les stations de métro ou de tram. De nombreux internautes soulignent que la réduction de bandes de circulation n’incite pas les automobilistes à prendre les transports en communs mais pose davantage de problèmes de circulation.

 

Bruxelles, ville à problèmes

Bruno De Lille relativise la trop grande concentration d’entreprises à Bruxelles : « C’est une chance. Cela permet de développer une offre de transport public performante, pour chacun. »
Autre problème de la Capitale, elle est « enclavée dans un territoire dont les autorités ne partagent pas les mêmes objectifs que la capitale et il y est donc impossible de mener une politique. » Le ministre de la mobilité bruxelloise mise sur la collaboration, même pour les projets qu’il n’approuve pas, et explique qu’il faut se concerter et faire des compromis pour « trouver une solution qui convienne à tous ceux qui vivent dans l’aire métropolitaine. »
Enfin le morcellement des compétences entre les communes et les régions semble être un frein à l’amélioration de la mobilité, selon les internautes. Le ministre écolo le reconnaît, « C’est la raison pour laquelle Groen a pris l’initiative de faire voter une ordonnance mobilité qui oblige les communes à respecter la politique régionale de mobilité. »
Le ministre résume avec quelques chiffres les actions concrètes du Ministère de la mobilité bruxelloise : « Nos actions pour favoriser les transports publics, les cyclistes et les piétons se révèlent efficaces. très fort renforcement de l’offre de Transports publics, plus de pistes cyclables, offre Villo, nouveau métro vers le nord en projet, etc. Les résultats sont là. En 10 ans, les parts modales ont changé : les transports publics sont passés de 14 % à 26 % et la voiture de 49 % à 32 %. En outre, le nombre de cyclistes a été multiplié par 4. Et cela avec un boum démographique de 180.000 personnes sur ces 10 ans. »

 

Et la semaine de la mobilité ?

Certains la trouvent plus folklorique qu’utile, voire pénalisante pour les habitants. L’objectif est pourtant de « montrer que Bruxelles sans voiture n’est pas une ville morte. « C’est un événement de sensibilisation qui a vocation à montrer l’espace public avec moins de pression, moins de pollution, moins de bruit. »

 

Du côté des solutions

On l’aura bien compris en ce premier jour de la semaine de la mobilité, se déplacer rapidement et efficacement à Bruxelles n’est pas une sinécure. Parmi les solutions envisagées ou déjà en application, le télétravail gagne en popularité. Bruno De Lille explique que « Le Ministère a d’ailleurs adopté ce système pour ses employés. Si chacun le fait une fois par semaine, le trafic est réduit de 20 % au profit de tous. » Reste à convaincre davantage d’entreprises de laisser leurs employés travailler de chez eux pendant et non pas en plus de leur temps de travail réglementaire.
Du côté de la STIB, un internaute soulignait que l’argent mis dans les rénovations des trams et métros pouvait aller à l’amélioration du service fourni. Voyager dans des wagons tout beaux et tout neufs est agréable mais arriver à destination à l’heure prévue l’est encore plus, indique-t-il.
Enfin en ce qui concerne le stationnement, beaucoup proposent des parkings de délestage en marge du centre-ville qui peut être atteint grâce aux transports en communs. Se garer dans Bruxelles même pose trop de problèmes : embouteillages, pollution, perte de temps, prix.

 

Source: Le Soir chat