door M.d.M. © Le Soir
Pourquoi ne pas généraliser la limite de 30 km/h sur tout le territoire de la Région bruxelloise ? C’est une idée de Groen, le parti écologiste flamand, qui déposera une proposition d’ordonnance allant dans ce sens, annonce le Standaard.
Objectif premier de la proposition : améliorer la sécurité routière, explique Bruno De Lille, ex-secrétaire d’Etat et aujourd’hui député. « Les zones 30 permettent de réduire considérablement le nombre et la gravité des accidents , confirme l’Institut belge pour la sécurité routière. Dans des quartiers à vitesse calmée, les usagers les plus vulnérables retrouvent leur place en rue et sont moins exposés. » Le piéton et le cycliste peuvent plus aisément entrer en contact visuel avec l’automobiliste. Et la vue de celui-ci est meilleure et plus dégagée. Et si la collision a lieu, l’impact est nettement moins grave. Les études les plus prudentes estiment qu’à 50 km/h, un piéton meurt dans 20 % des cas. A 30 km/h, la mort surviendrait seulement dans 7 % des cas.
La généralisation du 30 km/h aurait un impact sur l’environnement et la congestion automobile, estime Bruno De Lille. A 30 km/h, les voitures roulent de manière plus régulière sans devoir constamment freiner et accélérer. Tout bénéfice, dit-il, sur le plan du bruit et de la pollution. Sur ce dernier point toutefois, les études ne sont pas concluantes.
L’extension des zones 30 est un phénomène général dans toutes les villes d’Europe. Qu’en pense l’actuel gouvernement ? La secrétaire d’Etat bruxelloise en charge de la Sécurité routière, Bianca Debaets (CD&V), rappelle que l’idée figurait déjà dans les intentions du précédent gouvernement, auquel appartenait Bruno De Lille… Selon elle, la proposition du député Groen constitue « certainement une bonne idée » . Elle se prononce pour des limitations « flexibles », balisées notamment avec des panneaux lumineux fixant à certains endroits la limite de vitesse en fonction des circonstances.
Pour le ministre de la Mobilité Pascal Smet (SP.A), il vaut mieux agir en fonction des contextes locaux plutôt que de généraliser le 30 km/h. Certains rappellent enfin que fixer une limite de vitesse ne suffit pas, il faut également aménager la voirie, ce qu’on n’a pas fait dans le Pentagone qui connaît une zone 30 purement déclaratoire faute de contrôles policiers et d’aménagements. Selon les chiffres officiels, le 30 km/h est la limite la plus abondamment violée par les automobilistes.
Dit artikel verscheen op 7 maart 2017 in Le Soir.