Ecolo et Groen ont invité le jeudi 17 septembre 2015 trois experts afin d’aborder la délicate question des piétonniers et de leur impact sur l’habitabilité de la ville.
Georg Prack, de Vienne, a démontré à quel point une vraie participation conduit à mieux penser le réaménagement d’une zone et crée de l’adhésion. Alain Jund, de Strasbourg, a souligné l’importance de ne pas limiter la question de la mobilité à une zone piétonne mais bien d’englober l’ensemble d’une agglomération pour réellement promouvoir une mobilité durable. Enfin, Roel Vanderbeuren, s’appuyant sur l’expérience gantoise, nous a fait part de la nécessité, dès l’entame d’un processus de piétonisation, de faire des choix clairs et ambitieux en matière de mobilité, sans quoi les options prises aujourd’hui peuvent devenir à terme de véritables obstacles. La soirée a été lancée par Philippe Van Parijs, qui a plaidé pour transformer nos centres villes en zone d’immobilité agréable.
Vienne
En 2012 Vienne lançait le processus de participation devant mener à la piétonisation de la Mariahilfer Straße Neu. En amont, une série d’études ont été menées afin de livrer une vision précise du quartier, de sa fréquentation et du trafic. La concertation s’est étendue sur deux années, notamment au travers de dialogues directs avec les citoyens grâce à l’outil Internet, mais aussi en rue. Un référendum a finalement avalisé le projet, dont les travaux se sont achevés cet été.
« Découvrant de grands arbres adultes dans cet espace public réaménagé et libéré de la voiture, de nombreux viennois demandèrent aux autorités communales comment une telle prouesse végétale avait été possible. La commune a du préciser que ces arbres avaient toujours été là, mais qu’on ne les voyait plus… »
Strasbourg
Gérer au mieux la question de la densité – cruciale dans nos villes – et celle du partage de l’espace public et donc de la place de la voiture. Ce sont les défis auxquels Strasbourg a répondu en redonnant, dans les années 90, la place au tram et aux transports de surface de qualité. Les transports publics ont donc été l’élément structurant des réaménagements du centre-ville. Le choix a été clairement fait : diminuer l’espace dévolu à la voiture pour faire de la place aux alternatives : transports en commun, mais aussi cyclistes et piétons. A Strasbourg, le choix a aussi été fait de travailler sur l’ensemble de l’agglomération, et de ne pas se limiter à l’échelle du centre-ville pour garantir « égalité urbaine ».
Gand
La ville de Gand a instauré son piétonnier dans les années 90. Aujourd’hui il couvre plus de 35 hectares et a surtout fait l’objet d’ajustements au fil des évaluations et des réflexions menées par la ville. Depuis 20 ans, c’est un processus dynamique qui permet à cette vaste zone piétonne de s’adapter aux évolutions et besoins des habitants. Les parkings et la canalisation du trafic de transit sur ce que l’on pourrait également qualifié de mini-ring sont aujourd’hui fondamentalement remis en question car ils freinent une politique de mobilité durable à l’échelle de la ville.