door M.B. © La Capitale

«On se réjouit évidemment de voir que le chômage des jeunes continue à baisser», réagit Vincent De Wolf, chef de file de l’opposition MR. «Et tant mieux si on fait mieux qu’Anvers sur ce point. Mais ce n’est pas uniquement grâce à l’action de la Région. Il y a aussi les mesures du fédéral, comme la suppression des charges sociales sur le premier emploi. Par ailleurs, le chômage de longue durée ne bouge pas beaucoup. C’est pourquoi le MR avait proposé d’instaurer une prime pour ceux qui suivraient une formation dans les métiers en pénurie. De manière globale, le ministre Gosuin n’a pas réussi à obtenir un budget suffisant pour la formation. Car à Bruxelles, il n’y a pas un problème de manque d’emplois mais plutôt un problème de formation.»

Le député Bruno De Lille (Ecolo-Groen) tient à relativiser également. «Le chômage diminue partout en Belgique parce que la conjoncture économique s’améliore. Celui des jeunes diminue plus à Bruxelles grâce à la politique menée par l’actuel gouvernement. Mais accorder autant d’importance au chômage des jeunes est dangereux! Comme il s’agit surtout de stages, il faudra voir si cela débouche à long terme sur des emplois pour eux. Et si les jeunes qui retrouvent un emploi ne l’auraient de toute façon pas trouvé, même sans ce dispositif. Enfin, le chômage des plus de 50 ans augmente et comme le chômage ne diminue pas plus que dans les autres régions, c’est qu’il y a un effet de transfert d’emplois des plus âgés vers les plus jeunes. Le gouvernement doit veiller à ce qu’un groupe de chercheurs d’emploi ne prenne pas la place d’un autre.»

Le PTB est sceptique aussi, pour une autre raison. «La vraie question est de savoir si le taux d’emploi a augmenté. Il y a beaucoup de jobs premier emploi mais qui durent seulement une année », estime Youssef Handichi, élu PTB. «Et quand on parle de win-win, c’est surtout le patron qui y gagne avec des charges sociales de 200 euros par mois tandis que la collectivité paie le reste ! Nous, on estime que la Région devrait investir plus là où il y a des besoins comme dans les crèches, les écoles ou la Stib. Des jobs stables aussi, où les gens ont une perspective d’avenir et peuvent faire des projets.»

Dit artikel verscheen op 2 augustus 2017 in La Capitale.