door Marie Hamoneau © La Capitale

Le député bruxellois Bruno De Lille (Groen), avec d’autres élus de son groupe, a déposé au parlement une proposition de résolution pour créer des toilettes mixtes dans les bâtiments publics et lors d’événements. L’objectif est, par une signalétique, de montrer que les personnes transgenres sont les bienvenues. Pour améliorer la vie quotidienne et la visibilité des transgenres.

De nombreuses études ainsi que des témoignages font état des difficultés que peuvent rencontrer les personnes transgenres lorsqu’elles désirent se rendre aux toilettes dans des lieux publics. Les sanitaires sont actuellement réservés soit aux hommes, soit aux femmes. Dans ce cadre, il est difficile de se sentir à l’aise et certaines personnes transgenres doivent même parfois faire face à des regards, des reproches voire des violences de la part d’autres.

Un besoin aussi nécessaire qu’aller aux WC peut donc devenir un poids, une souffrance, qui a des conséquences psychologiques mais aussi médicales (si l’on se retient d’aller aux toilettes). Un problème dénoncé depuis longtemps, sans que les choses aient réellement changé. Mais la discussion va bientôt s’amorcer au sein du parlement bruxellois. En effet, le député Groen Bruno De Lille, appuyé par ses camarades Annemie Maes et Arnaud Verstraete et Zoé Genot (Ecolo), a rédigé et déposé une proposition de résolution visant justement à «la création de toilettes mixtes dans les bâtiments publics et lors d’événements publics».

«Je m’occupe souvent des dossiers sur l’égalité des chances », explique Bruno De Lille. «Et je suis en contact avec plusieurs personnes transgenres et des associations, comme Petra De Sutter, la sénatrice Groen qui est aussi transgenre.»

Ainsi naît l’idée de proposer à Bruxelles de créer des toilettes « inclusives » (qui acceptent tous les genres, dans leur complexité) à Bruxelles pour les lieux publics. Bruno De Lille a d’abord soumis à différentes associations et spécialistes, comme l’ASBL bruxelloise Genres pluriels ou le professeur à l’université de Gand Joz Motmans, le texte de sa résolution, «pour être sûr qu’il soit conforme aux besoins du public qu’elle touche».

Des pictogrammes inclusifs

L’objectif avec cette résolution, n’est certainement pas de créer des toilettes à part, spécialement pour les personnes trans : une mesure vue souvent comme stigmatisante et non recommandée par les associations. Il s’agirait plutôt de changer la signalétique des toilettes dans l’espace public. «Il est trop tôt pour émettre au parlement l’idée de supprimer totalement la distinction hommes femmes des toilettes, mais on peut déjà faire des choses», poursuit Bruno De Lille.

Pour indiquer que les toilettes sont mixtes (inclusives), on pourrait donc imaginer un pictogramme (qui serait à définir avec les associations) qui indiquerait que les toilettes sont réservées aux hommes ou aux femmes, mais aussi aux personnes qui s’identifient comme telles, et que ces personnes ont parfaitement le droit de se trouver dans ces WC. «Cela permettrait aussi de rendre la réalité des personnes transgenres visibles dans la société, de montrer qu’elles sont des citoyens à part entière.» Et donc sensibiliser le grand public. Bruno De Lille espère que sa proposition recevra un bon accueil des députés.